Syndicat des Vins du Bugey

Au pays de Brillat-Savarin Magistrat, gastronome et auteur culinaire bugiste

Si l’on doit à Brillat-Savarin la popularisation du mot « convivialité », son influence est bien plus grande. Juriste, écrivain, homme politique et gourmet, le bugiste a laissé un héritage conséquent et quelques bons mots éternels. Promenons-nous dans les pas du plus célèbre des gastronomes.

Son « jardin anglais de 100 lieues carrées » : voilà comment il décrivait le Bugey. Jean Anthelme Brillat-Savarin nait à Belley en 1755, au 62 Grande Rue. La cour de sa maison natale se visite encore aujourd’hui. Les arcades, la tour et le puits datent du XVe siècle, le bâtiment administratif et la galerie de bois du XIXe siècle. Elle est l’occasion d’une pause historique et du souvenir de savoureux aphorismes.

Mais c’est d’abord comme magistrat que s’illustre Brillat-Savarin. Avocat au barreau de Belley, il est tour à tour député du Tiers-Etat aux Etats Généraux, président du Tribunal civil de l’Ain, puis juge de cassation avant de devenir maire de Belley en 1793. Le trouble de la période révolutionnaire le contraint à l’exil. De retour en France, il exerce comme secrétaire d’état-major dans l’armée de Rhin-et-Moselle, puis comme commissaire du Directoire auprès du tribunal de Versailles. Il terminera sa carrière à la cour de cassation de Paris. C’est durant cette période qu’il s’attèle à la rédaction de son plus célèbre ouvrage, la « Physiologie du Goût », parue en décembre 1825.

Véritable traité d’Epicure sur la mécanique du goût, l’œuvre marque son siècle sans que Brillat Savarin ne puisse en savourer le succès puisqu’il meurt deux mois après sa sortie. Anecdotes, souvenirs, l’auteur s’amuse dans un style rigoureux mais non dépourvu d’humour de méditations sur les plaisirs de la table, le pot-au-feu et le bouilli, la volaille et le gibier, les truffes, le sucre, le café et le chocolat. Il discourt encore sur l’influence de la diète et du jeûne. En réalité, il hisse l’art culinaire en véritable science et laisse aux générations futures des aphorismes dont on se régale encore.

De passage à Belley, optez pour la visite guidée de l’office du tourisme. Découverte de la statue de Brillat Savarin et de sa maison natale, évocation de sa gentilhommière à Vieu-en-Valromey, de son héritage de magistrat et de gourmet, et bien sûr dégustation des vins AOC du Bugey : le circuit est une fête. Vous apprendrez encore que le savarin, incontournable gâteau imbibé, lui rend hommage, tout comme le fromage éponyme, tandis que « l’oreiller de la belle Aurore » est une dédicace charcutière à sa mère, Claudine-Aurore Récamier.

Profitez de votre séjour pour visiter les domaines de l’AOC Bugeyet ramener quelques flacons dans vos valises. Rouge, blanc, rosé et pétillant, les vignerons du Bugey vous en feront boire de toutes les couleurs… foi de Brillat Savarin !

Les aphorismes de Brillat Savarin

« Le vin est le monarque des liquides »

« Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es. »

« La gourmandise est ennemie des excès »

« La découverte d’un mets nouveau fait plus, pour le bonheur du genre humain, que la découverte d’une étoile. »

« Ceux qui s’indigèrent ou qui s’enivrent, ne savent ni boire ni manger. »

« Un dessert sans fromage, est une belle à qui il manque un œil. »

« La table est le seul endroit où l’on ne s’ennuie jamais pendant la première heure »

« La cuisine est le plus ancien des arts parce que Adam naquit à jeun. »